Dispositions d'Esprit pour la Pratique de l'Aïkido
Texte affiché à l'Aïkikaï de Tokyo dès 1932 :
Un coup en Aïkido peut décider de la vie ou de la mort. Durant la pratique, obéissez aux instructions de celui qui dirige le Cours. Ne transformez pas la pratique en un absurde test de force !
L'Aïkido est une voie par laquelle au moyen du UN on peut atteindre les DIX MILLE ÊTRES.
Même avec un seul adversaire, il ne faut pas uniquement se préoccuper de ce qui est devant, il est nécessaire de pratiquer en étant attentif aux quatre, aux huit directions.Il faut travailler dans la joie !
Les enseignements de celui qui donne le cours ne représentent qu'un fragment de l'Aïkido.
Quand, par la recherche et l'entraînement quotidien et constant de soi-même, vous serez parvenu à la connaissance par le corps, le véritable usage des merveilles de l'Aïkido vous sera permis.L'entraînement journalier commence par TAI NO HENKA, ensuite on pratique de plus en plus intensivement sans dépasser ses limites, ce qui permet à des personnes âgées de pratiquer sans risque de se blesser et d'atteindre le but de la pratique.
L'Aïkido est une recherche qui tend par l'exercice du corps et de l'esprit à façonner un homme au coeur droit. Toutes les techniques sans exceptions sont secrètes et ne peuvent être montrées à ceux qui ne pratiquent pas ! Il faut éviter de les enseigner à ceux qui en feraient un mauvais usage.
Reïshiki-règles – Étiquette – Savoir vivre sur le Tatami :
En montant sur le tapis et en le quittant, vous devez saluer.
Saluez toujours en direction du kamisa et du portrait du fondateur.
Respectez vos instruments de travail : le Gi (tenue d'entraînement) doit être propre et en bon état, les armes rangées lorsqu'elles ne sont pas utilisées. Respectez vos partenaires en veillant à votre propreté corporelle avant de monter sur le tatami.
Ne vous servez jamais d'un Gi ou d'armes qui ne vous appartiennent pas.
Quelques minutes avant l'entraînement, vous devez être "préparé", assis en seiza, tous sur une même ligne, et dans une posture de méditation. Ces quelques minutes permettent à votre esprit de faire le vide, de se débarrasser des problèmes de la journée et préparent à l'étude.
Le cours commence et se termine par une cérémonie formelle. Il est essentiel d'être à l'heure pour y participer; mais si vous arrivez en retard, vous devez attendre assis à côté du tapis jusqu'à ce que l'enseignant vous fasse signe de vous joindre au cours. Saluez-le à genoux en montant sur le tapis. Veillez aussi à ne pas perturber le cours.
La façon correcte de s'asseoir sur le tapis est la position de seiza. Mais si vous êtes blessé au genou, vous pouvez vous asseoir en tailleur. N'allongez jamais les jambes et ne vous adossez pas au mur ou à un poteau. Vous devez être disponible à chaque instant.
Ne quittez pas le tapis pendant l'entraînement sauf en cas de blessure ou de malaise et en avertissant l'instructeur.
Quand l'instructeur montre une technique, vous devez rester assis en seiza et regarder attentivement. Après la démonstration, saluez-le, puis saluez votre partenaire et commencez à travailler.
Dès que la fin d'une technique est annoncée, arrêtez immédiatement votre mouvement, saluez votre partenaire, et rejoignez les autres pratiquant assis en ligne.
Ne restez jamais debout sur le tapis sans travailler. S'il le faut, restez en seiza en attendant votre tour.
Si pour une raison ou pour une autre vous devez absolument poser une question à l'instructeur allez vers lui, ne l'appelez jamais : saluez-le avec respect et attendez qu'il soit disponible. (Un salut debout suffit dans ce cas.)
Quand l'enseignant vous montre un mouvement en particulier pendant le cours, mettez-vous à genoux et regardez attentivement. Saluez-le lorsqu'il a terminé. Quand il corrige un autre pratiquant, vous pouvez vous arrêter de travailler pour regarder. Asseyez-vous en seiza et saluez de même.
Respectez les pratiquants les plus gradés. Ne discutez jamais à propos de la technique.
Vous êtes là pour travailler, non pour imposer vos idées aux autres.
Si vous connaissez le mouvement et que vous travaillez avec quelqu'un qui ne le connaît pas, vous pouvez le guider. Mais n'essayez pas de corriger votre partenaire si vous n'avez pas le niveau Yudansha (ceinture noire).
Parlez le moins possible sur le tapis. L'Aïkido est une expérience.
Ne vous prélassez pas sur le tapis avant ou après les cours. Il est réservé à ceux qui désirent s'entraîner.
Le tapis devrait être balayé chaque jour avant les cours et en fin de journée. Chacun est responsable de la propreté du dojo.
Il est interdit de manger, boire, fumer, mastiquer du chewing-gum sur le tapis et dans le dojo pendant l'entraînement, et même à n'importe quel moment.
Le port des bijoux est à proscrire pendant l'entraînement.
N'absorbez jamais de boissons alcoolisées lorsque vous n'avez pas encore quitté votre tenue.
Les 2 Sources de l'Aïkido :
D'une manière générale, on reconnaît l'Aïkido grâce à ses techniques issues du Taijutsu. Pourtant les techniques de Taijutsu sont liées au ken. Il est difficile de distinguer les techniques issues du ken et celles issues du Taijutsu.
C'est la conjugaison harmonieuse des deux qui est à l'origine d'un Aïkido unique. En d'autres termes, chaque discipline complète l'autre. Par contre, ce serait une erreur de mêler Kendo et Judo en espérant obtenir un résultat semblable à l'Aïkido. Même dans le maniement du ken, Kendo et Aïkido sont très différents bien qu'ils puissent sembler identiques. De même serait-il très difficile d'utiliser les termes du Judo pour expliquer le Kendo et vice versa.
Où donc se trouve alors la différence entre l'Aïkido et les autres arts martiaux ?
En Aïkido, le second principe, l'harmonie des Ki, a plusieurs applications. En pratiquant, on s'efforce toujours de mettre son Ki en harmonie avec celui de l'attaquant. Il est ainsi possible de répondre avec moins de brutalité, sans attaquer ni sans frapper même lorsque cela est possible.
Cette recherche de l'harmonie avec le partenaire se trouve dans les exercices tels que Kumi-jo et Kumi-tachi, techniques de base dont le but est l'harmonie du Ki.
Lorsque les techniques de base ont été assimilées, certains pensent que, dans le but de tester les techniques, il serait souhaitable de passer à la compétition. C’est une erreur car l’idée de compétition (opposition) est complètement à l’opposé du principe d’harmonie de l’Aïkido. De plus, ce serait très dangereux, car en Aïkido affrontement signifie combat, blessures et parfois mort surtout avec un sabre réel. Si des compétitions étaient organisées, il faudrait des règlements. Les techniques martiales étant par définition dangereuses, la majorité ne seraient pas autorisées, d'où un nombre très réduit de techniques possibles et l’appauvrissement de l'Aïkido qui deviendrait un sport.
Plus le Budo d'aujourd'hui (Arts Martiaux) recherche la paix véritable et répand l'esprit de l'amour universel, plus le chemin qui conduit à ce but devient difficile. C'est le monde du Budo.
Avancer sur la voie (Do) est une épreuve qui mène à une joie sans cesse renouvelée et à des relations humaines harmonieuses. Le pratiquant bénéficie de certains droits. Il est de son devoir d'accepter les épreuves du ken, du jo et du Taijutsu pour progresser sur la voie.
Lorsque l'on comprend la pluralité de l'Aïkido, on sait que l'on ne doit pas être dépendant d'un ken, d'un jo ou d'une autre arme. Le développement de l'esprit, du corps et de la technique n'est pas lié à l'art héraldique mais à l'action seule. Si vous utilisez un sabre, ne le considérez pas comme un sabre, si vous utilisez un jo, n'y prêtez pas attention, mais ressentez l'harmonie et l'unité du mouvement.
C'est une preuve de la facilité d'adaptation de l'Aïkido à n'importe quelle situation.
On ne parvient à une compréhension profonde que par l'étude et la pratique. Tous les pratiquants d'Aïkido devraient développer leur Ki, leur forme de corps et leur esprit en s'astreignant à pratiquer chaque jour. C'est ainsi qu'il est possible de développer le véritable esprit de l'Aïkido.